La galerie Michel Descours présente sa première exposition de photographie contemporaine :
 

Rajak Ohanian. Métamorphoses I et II
 

Du jeudi 23 novembre 2017 au samedi 3 mars 2018 (en deux séquences)
Galerie Michel Descours 44 rue Auguste-Comte 69002 Lyon


Nous présentons, pour la première fois successivement, deux séries complémentaires sur le thème de la métamorphose, du paysage, et de la rencontre de l'eau, du minéral et du végétal :

- Métamorphoses I, réalisée sur le littoral breton entre 1991 et 1993 (16 photographies)
Du 23 novembre 2017 au 13 janvier 2018


- Métamorphoses II, réalisée dans les Cévènes entre 2007 et 2009 (21 photographies)
Du 17 janvier au 3 mars 2018

 


La galerie Michel Descours édite un fascicule de 28 pages rassemblant des textes d'Annie Le Brun, Bernard Noël et David Collin (disponible dès le 23 novembre).

 

Double première pour la galerie en cet automne 2017 ! Pour la première fois, nous présentons simultanément deux expositions dans nos deux espaces du 44 rue Auguste-Comte : la sixième édition de Varia, qui rassemble une trentaine de peintures et dessins du XVIe aux XXe siècles récemment acquis, ainsi qu’une exposition contemporaine de l’artiste lyonnais Rajak Ohanian (né en 1933), premier événement que nous dédions au médium photographique. Nous avons le plaisir de valoriser le travail de ce photographe discret dont les amateurs et collectionneurs ne connaissant sans doute pas encore toute l’étendue et la multiplicité formelle.?

Nous amorçons une collaboration avec Rajak Ohanian en montrant consécutivement deux séries inspirées par le récit de la création des éléments narré par Ovide : Métamorphoses I, réalisée de 1991 à 1993 en Bretagne, dont le thème principal est la rencontre du minéral et de l’eau (que nous accrochons du 23 novembre 2017 au 13 janvier 2018) ; puis Métamorphoses II, réalisée entre 2007 et 2009 dans les Cévennes, où apparait le végétal, les prémices de la vie (que nous accrochons du 17 janvier au 3 mars 2018). Cet événement coïncide avec le 2000e anniversaire de la mort d’Ovide et avec la publication cet automne, aux éditions de L’Ogre, d’une nouvelle traduction des Métamorphoses entreprise il y a une dizaine d’années par Marie Cosnay.

Pour créer un ensemble d’images, Rajak Ohanian part pendant près de deux ans, s’installe durablement dans un lieu, multiplie les rencontres, les lectures, les expériences sur un territoire particulier. Ainsi, le travail s’inscrit dans une temporalité relativement longue. Se sédimente progressivement. Puis se densifie encore au moment de tirer les photographies au retour à l’atelier. Les écrivains Annie Le Brun et Bernard Noël, qui ont écrit respectivement sur Métamorphoses I et sur Métamorphoses II au moment de leurs réalisations, disent comment Rajak Ohanian fait émerger le monde dans l’invisible, fixant ce qui se dérobe entre l’apparition et la disparition. David Collin offre pour sa part une lecture littéraire de l’oeuvre en convoquant Georges Perros, Gaston Bachelard – souvent cité par Ohanian – ainsi que le poète breton Eugène Guillevic dont il retient quelques mots pour tenter de définir la recherche de Rajak Ohanian :


« Je m’aménage un lieu / Avec ce paysage / Qui tournait au chaos. / Dans ce qu’il deviendra / Je suis pour quelque chose. Peut-être j’y jouerai / […] J’y règnerai jusqu’à la nuit ».

Michel Descours

 

 

SUR L'ARTISTE

« Né de parents arméniens ayant émigré dans la région lyonnaise à la suite du génocide de 1915, Rajak Ohanian apprend la photographie au début des années 1950 et réalise ses premières images pour le théâtre dans le cadre de mises en scène de Roger Planchon. Il mène parallèlement un travail plus personnel, dont témoigne notamment Les Fils du vent (1958), enquête photographique sur le rassemblement gitan aux Saintes-Maries de la Mer. Sa démarche est placée sous le signe de la rencontre et de l’échange, qui donnent lieu à la réalisation de portraits exprimant le respect du photographe pour son modèle. La photographie devient le vecteur d’une complicité partagée, où tout rapport de hiérarchie entre l’artiste et son sujet est évacué. Il cherche de la sorte à humaniser le froid constat de l’enregistrement mécanique. S’il est connu pour les nombreux portraits d’écrivains, musiciens, philosophes ou artistes qu’il a fréquentés et appréciés, ses images cherchent également à rendre compte de l’état du monde à partir de situations géographiques, sociales ou économiques singulières. Il part ainsi du local et du quotidien pour aller vers l’universel. Le portrait devient l’outil esthétique permettant de remettre l’individu au centre du débat, dans une démarche proche de l’enquête sociologique qui éviterait le double écueil de la dramatisation et d’une trop grande distanciation. Qu’il s’intéresse au personnel d’une entreprise lyonnaise d’impression sur tissu, qu’il dresse le portrait du village de Sainte-Colombe ou de métropoles comme New York ou Chicago, Rajak Ohanian produit une forme de « document social » d’où émanent sagesse et sérénité. Ses œuvres récentes traduisent une évolution plus formelle, presque abstraite, à l’image des séries Métamorphoses, photographies de paysages structurées autour d’axes déformant le motif et réorganisant la circulation du regard, amenant ainsi le spectateur vers des territoires plus oniriques. »

Extrait de la notice de Lucille Uhlrich pour l’Institut d’art contemporain, Villeurbanne, avril 2012

 

 

METAMORPHOSES I

 

 

    

 

 

METAMORPHOSES II

 

 

    

 

 

    

 

 

 

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