Surréalistes, certes


Du 5 mars au 20 juin 2015, la galerie Michel Descours propose une importante exposition sur la permanence du regard surréaliste en faisant se rencontrer des pièces historiques de membres du groupe surréaliste, des œuvres d'artistes qui ont gravité autour de la sphère surréaliste ou dans ses marges, puis des travaux d'artistes contemporains qui prolongent aujourd'hui l'esprit surréaliste.


Artistes exposés : Hans Bellmer, André Breton, Jorge Camacho, Fred Deux, Oscar Dominguez, Max Ernst, Wilhelm Freddie, Gilles Ghez, Robert Guyon, Marcel Jean, Wifredo Lam, Emile Malespine, Pierre de Maria, André Masson, Henri Michaux, Pierre Molinier, Georges-Henri Morin, Daniel Nadaud, Christian d’Orgeix, Bernard Pruvost, Jean Raine, Guy Roussille, Max Schoendorff, Jean-Claude Silbermann, Jindrich Styrsky, Raoul Ubac, Yo Yoshitome.


Exposition du 5 mars au 20 juin 2015
Galerie Michel Descours 44 rue Auguste-Comte 69002 LYON


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Historiquement spécialisée en peintures et dessins anciens, la galerie s’ouvre néanmoins depuis quelques années à l’art moderne et contemporain. Nous révélons régulièrement des pièces significatives du XXe siècle dans nos accrochages d’automne (Varia) et nous avons consacré une exposition à l’oeuvre de Jean Raine (artiste CoBrA) en 2013.

Ce printemps, nous poursuivons notre engagement en faveur de la création contemporaine avec l’exposition "Surréalistes, certes", composée d’environ quatre-vingt-dix oeuvres de vingt-six artistes, qui permettra d’interroger la permanence du regard surréaliste. Sans l’avoir prémédité – est-ce le hasard objectif ? –, nous la vernirons presque quarante ans jour pour jour après l’exposition "Armes & Bagages", organisée à la galerie Verrière (Lyon) en 1975, qui rassemblait des artistes souhaitant prolonger les activités surréalistes après la dissolution du groupe de 1969. En 1981, toujours à Lyon, le poète et critique d’art Edouard Jaguer (1924 –2006) présentait à l’Espace lyonnais d’art contemporain (ELAC) "Permanence du regard surréaliste" qui mettait en relation le surréalisme historique et la constellation surréaliste de l’après-guerre, mais qui s’ouvrait également abondamment, conformément à l’esprit du groupe Phases, à des artistes n’entretenant qu’un lien éloigné ou épisodique avec le surréalisme. A distance, notre ambition est aujourd’hui d’observer de quelles façons le surréalisme surgit ou s’exprime encore, en dehors de tout mouvement structuré et à travers des formes hétérogènes. Le texte inédit de Jean-Claude Silbermann, Le Rouget vert, embrasse de nombreux enjeux sous-jacents dans notre exposition : le rôle de rassembleur d’André Breton, la dissolution du groupe après sa mort, puis les dissensions, la pérennité de l’esprit surréaliste qui passe par une attitude, un engagement, détachés des cadres historiques. Dans son Histoire du surréalisme, Maurice Nadeau déclarait : "L’.état d’esprit surréaliste, il vaudrait mieux dire : le comportement surréaliste, est éternel. Entendu comme une certaine disposition, non pas à transcender le réel, mais à l’approfondir." Puis il prolonge son propos en citant Breton : "Héraclite est surréaliste dans la dialectique… Lulle dans la définition… Baudelaire dans la morale… Rimbaud dans la pratique de la vie."


"Surréalistes, certes." Ne suivant ni un parcours chronologique ni une logique véritablement thématique, l’exposition qui se déploie dans nos deux espaces propose des jeux de résonances entre des peintures, des dessins, des estampes, des livres, ou des photographies des ann.es 1920 à 2015. Des rapprochements audacieux permettront d’aborder les questions de l’automatisme ou de l’.rotisation des corps, des techniques comme la d.calcomanie, ou des jeux surréalistes, tels que le cadavre exquis (Margot Taupin). Plusieurs ensembles monographiques articulent également le corpus : Jean-Claude Silbermann présente un ensemble de pastels de la fin des ann.es 2000, deux pièces découpées et Le Roi des arts, une oeuvre à secret réalisée pour l’exposition ; par ailleurs, l’accent est mis sur Jorge Camacho (1934-2011) avec des totems sur papiers et des peintures des années 1970 introduites par un essai de Maxime Morel. Nous avons également choisi de valoriser les revues, médium essentiel à la diffusion des oeuvres et des idées surréalistes, de Minotaure qui publie pour la première fois en 1936 la Poup.e de Bellmer aux revues des années 1950, Médium et Le Surréalisme, même, objet de l’essai de Jérôme Duwa. Enfin, nous considérons la situation du surréalisme à Lyon en évoquant le groupe L’Ekart et en réunissant des estampes et livres illustrés et édités par l’URDLA (Gérard Roche).

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