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(La Charité-sur-Loire, 1900 – Louveciennes, 1993)
A bout portant, 1983
Huile sur toile
80 x 65 cm
Signé en bas à droite : marcel jean. Contresigné, titré et daté au dos.
Exp. : « Marcel Jean. Peintures Dessins », du 16 février au 31 mars 1988, Genève, galerie Sonia Zannettacci, n° 58.
Bibl. : Marcel Jean, À bout portant, 1988, Genève, galerie Sonia Zannettacci, reproduit p. 3.
Depuis sa collaboration au numéro 6 de la revue Le Surréalisme au service de la Révolution en 1932, Marcel Jean prend une part active aux différentes manifestations du groupe surréaliste. Auteur de dessins, d’eaux-fortes, d’objets, de décalcomanies et de frottages, il crée Le Spectre du Gardénia en 1936 pour l’exposition surréaliste d’objets chez Charles Ratton : une tête de femme dont le visage est couvert de tissu noir sur lequel scintillent deux fermetures éclair à l’emplacement des paupières (l’objet sera aussi reproduit sur timbres). La même année, la revue Minotaure (n° 8) reproduit une série de décalcomanies incluant celles qu’ont réalisées Dominguez et Marcel Jean. La collaboration ente ces deux artistes est à l’origine de plusieurs frottages et d’une suite de décalcomanies automatiques à interprétation préméditée, où l’emploi de caches et de pochoirs contrôle l’effet du hasard. Il écrira par ailleurs de nombreux textes sur les chronogrammes de Marey (Minotaure, n° 1), sur les objets de Dominguez (Cahiers d’art), à propos de l’incendie du Reichstag (Documents 34)… Après la guerre, Marcel Jean imagine une suite de Blasons surréalistes, et depuis 1976 il crée des médailles dédiées à ses amis surréalistes (Arp, Duchamp, Baron, Man Ray, Brauner), éditées par la Monnaie de Paris. Sa profession de dessinateur pour impressions textiles lui donne l’occasion d’effectuer deux importants séjours à l’étranger. Le premier à New York, entre 1924 et 1925. Le second, à Budapest, entre 1938 et 1945, revêt une importance particulière : c’est là qu’il fera la connaissance du philosophe et psychologue hongrois Arpad Mezei, avec lequel il publiera plusieurs ouvrages théoriques, plus particulièrement consacrés à Lautréamont (Maldoror, 1945, Lautréamont, Œuvres complètes commentées, 1971). C’est en collaboration avec A. Mezei que Marcel Jean signe, en 1959, une remarquable Histoire de la peinture surréaliste. Nos deux oeuvres, bien que réalisées à la fin de la vie de l’artiste, montrent la fraîcheur esthétique de
ce plasticien singulier : en effet, datées des années 1983-1984, elles indiquent la capacité de Marcel Jean à explorer le champ de l’abstraction, tout en restant fidèle à une iconographie surréaliste proche d’un Wilhelm Freddie.
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